Saviez-vous que les pertes causées par les moucherons blancs, ces minuscules parasites des cultures, se chiffrent en milliards d'euros chaque année, affectant les rendements et la qualité d'innombrables cultures légumières et ornementales? Ces petits insectes, souvent négligés par les jardiniers amateurs et les agriculteurs expérimentés, représentent une menace sérieuse pour la production agricole mondiale. Leur capacité à se reproduire rapidement, à développer des résistances aux insecticides traditionnels et à transmettre des maladies virales aux plantes exige une approche de gestion plus durable et intégrée, axée sur la prévention et le contrôle biologique.

Nous aborderons les aspects clés de leur cycle de vie, les méthodes naturelles pour les contrôler, et les avantages de l'utilisation d'auxiliaires, vous permettant ainsi de protéger vos cultures de manière responsable, tout en minimisant l'impact sur l'environnement.

Identification précise : ne pas confondre les moucherons blancs avec d'autres insectes

L'identification correcte des moucherons blancs, en tant que parasites agricoles, est essentielle pour mettre en œuvre des stratégies de contrôle efficaces et ciblées. Souvent confondus avec d'autres petits insectes volants, tels que les mouches des terreaux ou les pucerons ailés, une identification erronée peut conduire à des traitements inadaptés et à une aggravation de l'infestation de ces nuisibles. Il est donc crucial de connaître les caractéristiques spécifiques de ces ravageurs, leurs signes distinctifs et leur comportement, afin de les différencier des autres espèces présentes dans votre jardin, votre serre ou votre exploitation agricole. Cette section vous guidera à travers les étapes nécessaires pour une identification précise, en vous fournissant des informations détaillées sur leur morphologie, leur cycle de vie et les symptômes qu'ils provoquent sur les plantes.

Taxonomie

Les moucherons blancs, ces insectes piqueurs-suceurs, appartiennent à l'ordre des hémiptères et à la famille des Aleyrodidae. Parmi les espèces les plus courantes qui posent problème dans l'agriculture et l'horticulture, on retrouve *Bemisia tabaci*, *Trialeurodes vaporariorum*, également connu sous le nom d'aleurode des serres, et *Aleyrodes proletella*, qui affecte principalement les choux et autres crucifères. *Bemisia tabaci*, en particulier, est une espèce très polyphage, capable d'infester un large éventail de plantes hôtes, allant des légumes aux plantes ornementales en passant par les cultures industrielles. Identifier correctement l'espèce présente est crucial car leurs préférences alimentaires, leur sensibilité aux différentes méthodes de contrôle biologique et leur capacité à transmettre des virus peuvent varier considérablement. L'efficacité d'une stratégie de lutte dépend directement de cette identification préalable, en tenant compte des particularités de chaque espèce.

Morphologie détaillée

Le moucheron blanc, ce petit parasite des plantes, passe par différents stades de développement au cours de son cycle de vie : œuf, larve (avec quatre stades larvaires), pupe et adulte. Chaque stade présente des caractéristiques morphologiques distinctes qui permettent son identification. Les œufs sont généralement petits, ovales et de couleur claire, allant du blanc au jaunâtre, déposés sur la face inférieure des feuilles, souvent le long des nervures. Les larves sont aplaties, immobiles et ressemblent à de petites écailles translucides ou verdâtres, attachées à la surface des feuilles. Les pupes présentent une forme plus bombée, avec des filaments cireux, et sont également fixées aux feuilles. Les adultes, d'environ 1 à 3 millimètres de long, ont un corps jaunâtre et des ailes blanches recouvertes de cire poudreuse, d'où leur nom commun. Une observation attentive, même avec une simple loupe de jardinier, révèle ces détails caractéristiques, permettant de distinguer les moucherons blancs des autres insectes nuisibles.

  • **Œuf :** Ovale, environ 0.25 mm de long, couleur blanc à jaune clair, déposé individuellement ou en petits groupes sur la face inférieure des feuilles.
  • **Larve (1er stade) :** Mobile, translucide, en forme de larme, se déplace brièvement avant de se fixer à la feuille pour se nourrir.
  • **Larve (2ème, 3ème, 4ème stade) :** Immobiles, ovales, ressemblent à des écailles, couleur variable selon l'espèce et la plante hôte, se nourrissent en aspirant la sève des feuilles.
  • **Pupe :** Ovale, légèrement bombée, avec des filaments cireux (variable selon l'espèce), fixée à la feuille, phase de transformation en adulte.
  • **Adulte :** Environ 1-3 mm de long, corps jaunâtre, ailes blanches recouvertes de cire poudreuse, vole facilement lorsqu'on dérange la plante.

Diagnostic sur les plantes

Les signes d'une infestation de moucherons blancs, ces indésirables des jardins, sont souvent visibles sur les plantes. La présence d'adultes volant autour des plantes lorsqu'on les secoue légèrement est un indicateur courant d'une infestation. L'observation attentive de la face inférieure des feuilles révèle souvent la présence d'œufs, de larves et de pupes, ainsi que des exuvies, les mues larvaires laissées après chaque stade. La présence de miellat, une substance collante et sucrée excrétée par les moucherons blancs, favorise le développement de fumagine, un champignon noir qui recouvre les feuilles, bloquant la lumière et réduisant la photosynthèse. Le jaunissement des feuilles, le flétrissement, le retard de croissance et la déformation des feuilles sont également des symptômes courants d'une infestation importante. Un diagnostic précoce, dès l'apparition des premiers symptômes, est crucial pour limiter les dégâts et mettre en place des mesures de contrôle efficaces.

Outils d'identification

Pour une identification précise des moucherons blancs, ces ennemis des cultures, l'utilisation d'une loupe de grossissement (10x ou plus) est souvent suffisante pour observer les détails morphologiques des différents stades de développement, tels que la forme des ailes, la présence de filaments cireux ou la couleur des larves. Dans certains cas, notamment pour identifier l'espèce exacte, l'utilisation d'un microscope avec un grossissement plus important peut s'avérer nécessaire. Des applications mobiles d'identification des ravageurs, basées sur la reconnaissance d'images, sont également disponibles pour smartphones et tablettes, mais leur fiabilité peut varier en fonction de la qualité des images et de la base de données utilisée. En cas de doute persistant, il est recommandé de faire appel à un professionnel, tel qu'un laboratoire d'analyse phytosanitaire, un conseiller agricole ou un expert en protection des cultures, pour confirmer l'identification et obtenir des conseils sur les stratégies de contrôle appropriées. L'investissement dans une identification correcte est un premier pas essentiel vers une lutte efficace et durable contre les moucherons blancs.

Les dégâts causés par les moucherons blancs : un impact multiforme

Les moucherons blancs, bien plus que de simples nuisances visuelles, représentent une véritable menace pour la santé et la productivité des plantes cultivées. Leur présence entraîne une cascade de problèmes qui affectent la croissance, le développement, la qualité et le rendement des cultures. Des dommages directs causés par leur alimentation à la transmission de maladies virales, l'impact de ces ravageurs est significatif et peut compromettre les récoltes et la rentabilité des exploitations agricoles. Comprendre ces dommages, leur nature et leur ampleur, est essentiel pour justifier les mesures de contrôle, évaluer leur efficacité et sensibiliser les producteurs à l'importance d'une gestion proactive.

Dommages directs

Les moucherons blancs, à tous les stades larvaires et adultes, se nourrissent en aspirant la sève des plantes à l'aide de leur rostre piqueur-suceur. Cette succion de sève, riche en sucres et en nutriments, affaiblit la plante, réduit sa capacité de photosynthèse et entraîne un retard de croissance. Les jeunes plants, les semis et les boutures sont particulièrement vulnérables, car ils ont des réserves limitées et sont moins capables de supporter le stress causé par l'alimentation des moucherons blancs. De plus, l'alimentation des moucherons blancs peut provoquer la déformation des feuilles, le jaunissement, le flétrissement et la chute prématurée, réduisant ainsi leur surface photosynthétique et leur capacité à produire de l'énergie. Sur les fruits et les légumes, l'alimentation des moucherons blancs peut provoquer des taches, des décolorations et des déformations, réduisant ainsi leur qualité esthétique et marchande. En cas d'infestation sévère, des pertes de rendement de près de 30 à 50 % peuvent être observées, en particulier dans les cultures maraîchères et florales.

Dommages indirects

La sécrétion de miellat par les moucherons blancs est un problème majeur qui aggrave considérablement les dégâts causés par ces ravageurs. Ce liquide sucré, excrété par les moucherons blancs en se nourrissant de la sève des plantes, favorise le développement de fumagine, un champignon noir et fuligineux qui recouvre les feuilles, les tiges et les fruits, bloquant la lumière, réduisant la photosynthèse et altérant l'apparence des plantes. Le miellat attire également d'autres insectes, notamment les fourmis, qui se nourrissent de cette substance sucrée et protègent les moucherons blancs des prédateurs naturels, tels que les coccinelles et les chrysopes, aggravant ainsi l'infestation. De plus, et c'est sans doute l'aspect le plus préoccupant, les moucherons blancs sont des vecteurs de nombreuses maladies virales, telles que le virus de la marbrure nécrotique du melon, le virus de la tomate jaune enroulée, le virus du jaunissement internérvienre de la courgette ou le virus de la mosaïque du haricot, qui peuvent entraîner des pertes de récolte considérables, voire la destruction complète des cultures. La transmission de ces virus est particulièrement problématique dans les cultures maraîchères sous serre, où les conditions environnementales favorisent la prolifération des moucherons blancs et la propagation des maladies.

  • Le miellat, substance excrétée par les moucherons blancs, attire les fourmis, qui protègent les ravageurs des prédateurs.
  • La fumagine, qui se développe sur le miellat, réduit la photosynthèse de 25 à 80 %, selon l'intensité de l'infestation.
  • Les virus transmis par les moucherons blancs peuvent réduire les rendements de plus de 50 %, voire entraîner la perte totale de la récolte.
  • Les coûts de traitement des infestations de moucherons blancs et des maladies virales qu'ils transmettent peuvent représenter jusqu'à 15 % du chiffre d'affaires des exploitations agricoles.

Impact sur la qualité des récoltes

La contamination des fruits et légumes par le miellat et la fumagine, résultant de l'infestation par les moucherons blancs, réduit considérablement leur valeur marchande et leur attractivité pour les consommateurs. Les produits recouverts de ces substances sont peu appétissants, difficiles à nettoyer et présentent un risque accru de développement de moisissures et de bactéries. Les fruits et légumes peuvent devenir impropres à la consommation, entraînant des pertes économiques importantes pour les producteurs. De plus, la présence de moucherons blancs sur les produits récoltés, même en faible quantité, peut entraîner des problèmes de quarantaine et des restrictions commerciales, en particulier pour les exportations vers les pays où ces ravageurs sont considérés comme des organismes nuisibles réglementés. Les producteurs doivent donc investir dans des mesures de contrôle efficaces, telles que le contrôle biologique intégré, pour garantir la qualité de leurs récoltes, satisfaire aux exigences des marchés et préserver leur réputation.

Plantes hôtes préférées

Les moucherons blancs, ces ravageurs opportunistes, sont des insectes polyphages, capables d'infester un large éventail de plantes, appartenant à différentes familles botaniques. Cependant, certaines cultures sont particulièrement vulnérables aux attaques de ces ravageurs, en raison de leur physiologie, de leur composition chimique ou de leur cycle de développement. Parmi les plantes hôtes préférées des moucherons blancs, on peut citer les tomates, les poivrons, les concombres, les courgettes, les aubergines, les haricots, le coton, le tabac, les patates douces, les hibiscus, les bégonias, les poinsettias et de nombreuses autres plantes ornementales. Dans certaines régions, la culture de tomates, de poivrons ou de concombres peut être compromise à cause des infestations massives de moucherons blancs et des maladies virales qu'ils transmettent. Il est donc important de connaître les plantes hôtes préférées des moucherons blancs dans votre région, afin de mettre en place des mesures de prévention, de surveillance et de contrôle adaptées à chaque culture et à chaque contexte environnemental.

  • Tomates : Sensibles au virus de la tomate jaune enroulée (TYLCV) transmis par *Bemisia tabaci*.
  • Poivrons : Susceptibles aux dégâts directs et à la transmission de virus.
  • Concombres : Attaqués par *Trialeurodes vaporariorum*, entraînant une réduction de la photosynthèse.
  • Courgettes : Hôtes du virus du jaunissement internérvienre de la courgette (ZYMV).
  • Hibiscus : Plantes ornementales souvent infestées, servant de réservoir pour les populations de moucherons blancs.

Comprendre le cycle de vie : la clé d'une intervention stratégique

Une connaissance approfondie du cycle de vie des moucherons blancs, ces envahisseurs des cultures, est essentielle pour cibler efficacement les interventions de contrôle et optimiser leur efficacité. Chaque stade de développement présente des vulnérabilités spécifiques, telles que la sensibilité à certains insecticides biologiques ou la mobilité réduite, qui peuvent être exploitées pour réduire les populations de ravageurs et limiter leur propagation. Ignorer le cycle de vie des moucherons blancs peut conduire à des traitements inefficaces, à une persistance de l'infestation et à une augmentation des coûts de contrôle. Cette section détaille les différentes étapes du cycle de vie des moucherons blancs, les facteurs environnementaux qui l'influencent et les stratégies de contrôle adaptées à chaque stade.

Description détaillée du cycle de vie

Le cycle de vie du moucheron blanc, cet insecte nuisible, comprend quatre stades principaux : œuf, larve, pupe et adulte. Les œufs sont pondus sur la face inférieure des feuilles, généralement en grappes ou en cercles, par les femelles adultes. Les larves, après l'éclosion des œufs, passent par quatre stades larvaires, le premier stade étant mobile et les suivants étant sessiles, c'est-à-dire fixés à la feuille. Le dernier stade larvaire se transforme en pupe, qui est également attachée à la feuille et constitue une phase de transition vers le stade adulte. L'adulte émerge de la pupe, s'envole pour se reproduire et pondre de nouveaux œufs. La durée du cycle de vie varie en fonction de la température, de l'humidité, de la plante hôte et de l'espèce de moucheron blanc, mais elle est généralement de 20 à 30 jours dans des conditions optimales, c'est-à-dire des températures comprises entre 20 et 30°C et une humidité relative élevée. Le cycle de reproduction rapide des moucherons blancs, associé à leur forte capacité de dispersion, nécessite une surveillance régulière des cultures et une intervention rapide dès l'apparition des premiers signes d'infestation.

Facteurs influençant le cycle de vie

Plusieurs facteurs environnementaux et biologiques influencent la durée et le déroulement du cycle de vie des moucherons blancs. La température est un facteur déterminant dans la vitesse de développement des moucherons blancs : les températures élevées accélèrent le cycle de vie, réduisant la durée de chaque stade et augmentant le nombre de générations par an, tandis que les températures basses le ralentissent, prolongeant la durée de chaque stade et diminuant le nombre de générations. L'humidité a également une influence sur la survie des œufs et des larves : une humidité relative élevée favorise leur développement, tandis qu'une humidité relative basse peut les dessécher et les tuer. La plante hôte, sa disponibilité et sa qualité nutritionnelle, influence la croissance et la reproduction des moucherons blancs. Certaines variétés de plantes, plus riches en sucres et en acides aminés, favorisent le développement des moucherons blancs, tandis que d'autres, plus résistantes ou tolérantes, limitent leur prolifération. La connaissance de ces facteurs permet d'anticiper les pics d'infestation, d'adapter les stratégies de contrôle en conséquence et de créer des conditions défavorables aux moucherons blancs.

  • Chaque femelle de moucheron blanc peut pondre jusqu'à 200 à 400 œufs au cours de sa vie.
  • Le cycle de vie complet du moucheron blanc peut durer seulement 18 jours à une température de 30°C, contre 60 jours à 15°C.
  • L'humidité relative optimale pour le développement des moucherons blancs se situe entre 60 et 80 %.
  • Les populations de moucherons blancs peuvent augmenter de 10 à 20 fois en quelques semaines dans des conditions favorables.

Importance de la connaissance du cycle de vie pour le contrôle

La connaissance approfondie du cycle de vie des moucherons blancs permet de cibler les stades les plus vulnérables aux méthodes de contrôle et d'optimiser leur efficacité. Par exemple, les larves, en particulier les jeunes larves mobiles du premier stade, sont plus sensibles à certains insecticides biologiques, tels que les huiles horticoles ou les savons insecticides, que les adultes, qui sont protégés par leur couche de cire. Les pièges collants jaunes, imprégnés d'une substance attractive, sont efficaces pour capturer les adultes et réduire la population reproductrice, en particulier lorsqu'ils sont placés près des plantes hôtes. Adapter les stratégies de contrôle en fonction des conditions environnementales, telles que la température et l'humidité, permet d'optimiser leur efficacité. Par exemple, l'application d'insecticides biologiques est plus efficace par temps frais et humide, lorsque les moucherons blancs sont moins actifs et plus sensibles aux produits. Une approche intégrée, combinant différentes méthodes de contrôle ciblant différents stades de développement, est souvent la plus efficace pour lutter durablement contre les moucherons blancs et limiter le développement de résistances aux insecticides. Une infestation peut se déclarer en quelques jours si les conditions sont favorables, soulignant l'importance d'une surveillance régulière et d'une intervention rapide.

Contrôle biologique intégré (CBI) : une approche durable et respectueuse de l'environnement

Face à la résistance croissante des moucherons blancs aux insecticides chimiques, ainsi qu'aux préoccupations environnementales et sanitaires liées à l'utilisation de ces produits, le Contrôle Biologique Intégré (CBI) offre une alternative durable et respectueuse de l'environnement pour gérer ces ravageurs. Cette approche holistique, basée sur les principes de l'agroécologie, combine différentes méthodes de contrôle, biologiques, culturales, physiques et chimiques, pour minimiser l'utilisation de pesticides et favoriser la biodiversité et les équilibres naturels dans les agroécosystèmes. La prévention, la surveillance, l'utilisation d'auxiliaires, la sélection de variétés résistantes et l'optimisation des pratiques culturales sont au cœur du CBI.

Définition et principes du CBI

Le CBI est une stratégie de gestion des ravageurs, définie par l'Organisation Internationale de Lutte Biologique et Intégrée (OILB), qui combine différentes méthodes de contrôle, telles que le contrôle biologique, la lutte culturale, la lutte physique et mécanique, et l'utilisation sélective d'insecticides à faible impact environnemental, uniquement en dernier recours et dans le respect des seuils de nuisibilité économique. Le but du CBI est de maintenir les populations de ravageurs en dessous du seuil de nuisibilité économique, c'est-à-dire le niveau de population où les dégâts causés justifient l'intervention, tout en préservant la santé humaine, l'environnement et la rentabilité des exploitations agricoles. La prévention et la surveillance sont des éléments clés du CBI. Des plantes en pleine santé, bien entretenues et cultivées dans des conditions optimales sont moins susceptibles d'être infestées par les moucherons blancs et les autres ravageurs. L'utilisation de pratiques culturales appropriées, telles que la rotation des cultures, la fertilisation équilibrée, l'irrigation raisonnée et l'élimination des mauvaises herbes, contribue à renforcer la résistance des plantes et à limiter la prolifération des ravageurs.

Méthodes de contrôle biologique

Le contrôle biologique, composante essentielle du CBI, consiste à utiliser des ennemis naturels des moucherons blancs pour réduire leurs populations et limiter leurs dégâts. Parmi les auxiliaires les plus efficaces, on retrouve les parasitoïdes, les prédateurs et les champignons entomopathogènes. Les parasitoïdes, tels que *Encarsia formosa*, *Eretmocerus eremicus*, *Amitus fuscipennis* et *Aphelinus abdominalis*, pondent leurs œufs à l'intérieur des larves de moucherons blancs, les tuant ainsi. Les prédateurs, tels que *Macrolophus pygmaeus*, également connu sous le nom de punaise prédatrice, *Chrysoperla carnea*, la chrysope verte, *Orius laevigatus*, la punaise des fleurs, et *Coccinella septempunctata*, la coccinelle à sept points, se nourrissent des moucherons blancs à tous les stades de développement, contribuant à réduire rapidement leurs populations. Les champignons entomopathogènes, tels que *Beauveria bassiana*, *Isaria fumosorosea*, *Lecanicillium lecanii* et *Metarhizium anisopliae*, infectent et tuent les moucherons blancs, en pénétrant leur cuticule et en se multipliant à l'intérieur de leur corps. L'environnement doit être favorable aux auxiliaires, en leur fournissant des abris, de la nourriture alternative (nectar, pollen) et en évitant l'utilisation de pesticides à large spectre, qui peuvent les tuer ou les repousser.

  • *Encarsia formosa* peut parasiter jusqu'à 50 à 100 larves de moucherons blancs par femelle au cours de sa vie.
  • *Macrolophus pygmaeus* peut consommer jusqu'à 80 larves de moucherons blancs par jour, ainsi que des œufs, des pucerons et des acariens.
  • Les champignons entomopathogènes ont une efficacité de plus de 70 à 90 % dans des conditions favorables, c'est-à-dire une humidité relative élevée et des températures modérées.
  • La conservation des auxiliaires, par la mise en place de bandes fleuries, de haies ou d'hôtels à insectes, peut augmenter leur population de 20 à 50 %.

Exemples de programmes de CBI réussis

Plusieurs programmes de CBI ont démontré leur efficacité dans la lutte contre les moucherons blancs dans différentes cultures, tant sous serre qu'en plein champ. Par exemple, dans les serres de tomates, l'utilisation combinée d'*Encarsia formosa*, pour parasiter les larves de moucherons blancs, et de pièges collants jaunes, pour capturer les adultes, a permis de réduire considérablement les populations de moucherons blancs et de diminuer l'utilisation d'insecticides chimiques, tout en améliorant la qualité et le rendement des récoltes. Dans les cultures de plein champ, la rotation des cultures, l'utilisation de variétés résistantes aux virus transmis par les moucherons blancs, associées à des lâchers de prédateurs, tels que *Macrolophus pygmaeus* ou *Chrysoperla carnea*, ont permis de maintenir les populations de ravageurs en dessous du seuil de nuisibilité économique et de limiter les pertes de rendement. Ces programmes nécessitent une surveillance étroite des populations de ravageurs et d'auxiliaires, une adaptation constante des stratégies de contrôle en fonction des conditions environnementales et une formation adéquate des producteurs aux techniques du CBI.

Évaluation de l'efficacité du CBI

L'évaluation régulière et rigoureuse de l'efficacité du CBI est essentielle pour ajuster les stratégies, corriger les erreurs et garantir leur succès à long terme. La surveillance des populations de moucherons blancs et d'auxiliaires, par le biais de piégeages, d'observations visuelles ou d'analyses en laboratoire, permet de déterminer si les mesures de contrôle mises en place sont efficaces pour réduire les populations de ravageurs et favoriser le développement des auxiliaires. L'analyse des données collectées, par exemple le nombre de moucherons blancs capturés par piège, le taux de parasitisme des larves ou le nombre de prédateurs observés par plante, et l'ajustement des stratégies, si nécessaire, sont des étapes cruciales pour maintenir un équilibre entre les populations de ravageurs et d'auxiliaires et prévenir le développement de résistances aux insecticides. Une approche flexible, adaptative et basée sur les données est la clé d'un CBI réussi et durable. Il est possible de surveiller un terrain de 1 hectare à l'aide d'une application mobile et d'un drone, permettant de détecter rapidement les foyers d'infestation et d'intervenir de manière ciblée.

Vers une gestion durable des moucherons blancs

En conclusion, la lutte contre les moucherons blancs, ces parasites ubiquistes, exige une approche durable, intégrée et respectueuse de l'environnement. L'identification précise des espèces, la compréhension de leur cycle de vie, l'adoption du Contrôle Biologique Intégré et la mise en place de pratiques culturales appropriées sont des éléments clés pour protéger vos cultures de manière responsable, efficace et rentable. En combinant différentes méthodes de contrôle, en favorisant la biodiversité, en préservant la santé des sols et en minimisant l'utilisation d'intrants chimiques, il est possible de réduire l'impact des moucherons blancs sur les cultures, de préserver l'environnement et de garantir la sécurité alimentaire.

Ressources utiles

Pour plus d'informations sur les moucherons blancs, les méthodes de contrôle biologique intégré et les bonnes pratiques agricoles, vous trouverez ci-dessous une liste de ressources utiles. Ces ressources vous aideront à approfondir vos connaissances, à mettre en pratique les stratégies de gestion décrites dans cet article et à vous tenir informés des dernières avancées en matière de lutte contre les moucherons blancs.

Sites web et organisations

Voici quelques liens vers des sites web d'institutions de recherche agricole, d'organisations professionnelles agricoles, d'agences gouvernementales et de fournisseurs de produits de contrôle biologique. Ces sites offrent des informations à jour sur les moucherons blancs, les méthodes de contrôle biologique, la réglementation en vigueur et les bonnes pratiques agricoles.

  • [Lien vers un site web d'une institution de recherche agricole spécialisée dans la protection des cultures]
  • [Lien vers un site web d'une organisation professionnelle agricole représentant les producteurs de légumes]
  • [Lien vers un site web d'une agence gouvernementale chargée de la sécurité sanitaire des aliments]
  • [Lien vers un site web d'un fournisseur de produits de contrôle biologique pour l'agriculture]

Contacts utiles

Si vous avez des questions, si vous avez besoin d'aide pour identifier ou contrôler les moucherons blancs, ou si vous souhaitez mettre en place un programme de Contrôle Biologique Intégré dans votre exploitation agricole, n'hésitez pas à contacter les conseillers agricoles, les experts phytosanitaires, les techniciens des chambres d'agriculture et les représentants des organisations professionnelles agricoles de votre région. Ils pourront vous fournir des conseils personnalisés, adaptés à votre situation et à vos besoins.

  • [Adresse et numéro de téléphone d'un conseiller agricole spécialisé dans la protection des cultures]
  • [Adresse et numéro de téléphone d'un expert phytosanitaire agréé par le ministère de l'agriculture]
  • [Adresse et numéro de téléphone de la chambre d'agriculture de votre département]
  • [Adresse et numéro de téléphone de l'organisation professionnelle agricole représentant votre filière]